Les centrales à gaz africaines ne peuvent représenter l'avenir sans une gestion du méthane

Ce document, élaboré en collaboration avec le Clean Air Task Force (CATF), analyse le rôle du gaz naturel dans la transition énergétique en Afrique et met en lumière un enjeu crucial, souvent sous-estimé : les émissions de méthane. Alors que le gaz naturel est fréquemment présenté comme un « combustible de transition », l’analyse conjointe montre que son avantage climatique s’érode rapidement lorsque les fuites de méthane tout au long de la chaîne de valeur ne sont pas rigoureusement détectées, surveillées et maîtrisées.

Le rapport avertit que le développement d’infrastructures gazières sans stratégie crédible de réduction du méthane risque d’enfermer les pays africains dans des systèmes énergétiques fortement émetteurs et coûteux, affaiblissant à terme leur position dans les négociations climatiques internationales et sur les marchés mondiaux du carbone. Il souligne également les opportunités économiques liées à la capture du méthane : le gaz récupéré peut être valorisé, améliorant l’efficacité opérationnelle et générant des revenus supplémentaires pour les opérateurs énergétiques nationaux.

S’appuyant sur des enseignements tirés du Nigeria, du Mozambique, de la Tanzanie, ainsi que d’Afrique du Nord et de l’Ouest, le document montre l’importance d’intégrer dès le départ des technologies avancées de détection des fuites, des cadres réglementaires robustes et des protocoles exemplaires de gestion du méthane. Il insiste également sur la nécessité de renforcer les partenariats internationaux, le CATF apportant une expertise technique mondiale tandis que l’Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) contribue par ses systèmes régionaux de données, ses analyses géospatiales, son appui au dialogue politique et son soutien au renforcement des capacités.

Ensemble, l’OSS et le CATF appellent à la mise en place d’un agenda africain d’action sur le méthane, visant à renforcer les politiques nationales, améliorer la transparence, mobiliser les financements et positionner les pays africains comme des acteurs proactifs au sein de l’architecture mondiale émergente de réduction du méthane.